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Sous la même nef du Grand Palais qui avait vu début août Althéa Laurin offrir à la France son premier titre olympique en taekwondo, son compatriote Bopha Kong a échoué, jeudi 29 août, dans sa quête de médaille aux Jeux paralympiques (en moins de 58 kg). Battu sèchement d’entrée en quart de finale face au Taïwanais Xiao Xieng Wen (22-1), il a de nouveau perdu lors de son combat de repêchage contre le Thaïlandais Thanwa Kaenkham. « C’est l’événement pour lequel j’ai travaillé dur depuis des années. Ça fait vingt-quatre ans que je fais du taekwondo, chez moi, je voulais bien faire », a-t-il réagi, boitant jusqu’à la zone mixte.
A 43 ans, le taekwondoïste tricolore le plus expérimenté – le premier de ses quatre titres mondiaux remonte à 2009 – s’est présenté blessé, atteint d’une rupture ligamentaire du genou droit à un mois de son entrée en lice. « J’ai passé deux semaines en fauteuil, a-t-il relaté. Il me manquait des armes, c’est ma jambe la plus forte, celle avec laquelle je marque. »
Mais pas question pour lui de déclarer forfait : « A un moment, quand je ne marchais pas, je me suis demandé si j’allais réussir à descendre les marches du Grand Palais. Mais il n’y avait pas de doutes. C’était indispensable d’aller jusqu’au bout. » Pour son coach M’Bar Ndiaye, Bopha Kong était « capable d’aller chercher une médaille », en dépit de sa blessure, mais « la douleur est revenue au fur et à mesure des combats et des coups ».
Un nouveau coup du sort pour son protégé. En 2021, ce dernier avait échoué à la 4e place lors des débuts paralympiques du taekwondo, désavantagé par le passage à une catégorie unique de handicap contre quatre différentes classifications auparavant. Amputé des deux avant-bras, Bopha Kong a dû s’habituer à combattre contre de nouveaux adversaires. « Les personnes qui ont un bras valide ont plus de facilité pour bloquer », exposait avant les Jeux ce fils de réfugiés vietnamiens, arrivé en France avec sa famille à l’âge de 3 ans.
Son destin a basculé à l’âge de 18 ans, lorsqu’une bombe artisanale, construite par certaines de « ses mauvaises fréquentations », explose entre ses mains. « Ça fait partie de ma vie, je ne sais pas si je dois le regretter. Il n’est jamais trop tard pour avoir conscience qu’il faut bien s’entourer, raconte-t-il. Ça a été traumatisant. A 18 ans, on commence à se découvrir et on a envie de s’émanciper. »
Après six mois à l’hôpital, et autant en centre de rééducation, Bopha Kong découvre le taekwondo, qui « [l]’aide à accepter petit à petit [son] handicap ». L’art martial, qui fait la part belle aux coups de pied, lui convient parfaitement – « Je pouvais utiliser principalement mes jambes », précise-t-il –, et il devient pendant des années « le roi de sa catégorie », selon la formule de son entraîneur. « Il a connu le taekwondo à l’ancienne, racontait M’Bar Ndiaye en juillet. Désormais, il est moins dominateur mais il est travailleur, expérimenté et il aime le fight [combat]. »
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